Chaque hiver, un troupeau d’une vingtaine de chamois se regroupe dans un bel endroit du Val-de-Travers dès l’arrivée des premières neiges pour affronter la saison froide. Vêtus d’épais manteaux noirs remplaçant leurs robes fauves aux confins de l’automne, les chamois ressemblent à de petits lutins grattant inlassablement la neige avec leurs pattes pour trouver quelques herbes nourrissantes.
Durant l’hiver, les animaux sauvages sont particulièrement vulnérables aux dérangements humains. Face à un bipède, armé d’un fusil ou uniquement de bonnes intentions, le chamois, chevreuil ou lièvre choisira toujours de s’échapper sitôt la distance « de fuite » franchie. Lors de jours froids, ces efforts inutiles engendrent de fortes dépenses caloriques qui peuvent avoir de funestes conséquences.
Pour réaliser ces deux images sans causer la fuite des chamois, j’ai choisi de m’installer discrètement au pied d’un grand sapin à une cinquantaine de mètres du troupeau qui était déjà présent dans le pâturage boisé. D’abord méfiants, les chamois ont rapidement repris leurs activités et se sont gentiment approchés de ma position. Après deux heures de patience, une partie du troupeau n’était plus qu’à une quinzaine de mètres. L’occasion de mettre en boîte quelques images, puis de boire une tasse de thé en attendant qu’ils s’éloignent afin de pouvoir m’éclipser sur la pointe des pieds.
Neuchâtel, le 19 janvier 2015
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