Sur les hauteurs du Creux-du-Van, il n’y avait pas un chat ce matin d’automne. Les touristes matinaux débarqués à Noiraigue attaquent tout juste la montée des 14 contours, les campeurs sauvages sont depuis longtemps refroidis par la fraicheur des nuits de septembre, et les habitués du lieux ont choisi d’autres latitudes pour débuter leur journée.
Sur les hauteurs du cirque, un faucon crécerelle passe à quelques mètres de moi sans battre des ailes et un grand corbeau déchire le silence paisible en croassant quelque part sur le dos d’âne. Il fait bon, le ciel est clair et la journée s’annonce magnifique… A mesure que le soleil se lève, ses rayons colorent les roches supérieures du cirque de sa chaude lumière. L’air se réchauffe, et les bouquetins se font attendre. Le temps d’un coup d’oeil sur l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau, toujours fidèles au poste, et la première étagne fait son apparition dans mon dos, bientôt suivie s’une seconde. Imperturbables, elles s’approchent et commencent à brouter. L’épaisseur de leur pelage a déjà bien changée depuis ma dernière visite, signe que l’hiver n’est pas loin.
Les cabris de l’année arrivent un peu plus tard, sous la garde d’une étagne expérimentée qui scrute les lieux avant de leur donner le feu vert pour venir rejoindre le reste de la compagnie. Ce sont une, deux, trois, puis quatre petites têtes cornues qui font leur apparition et gambadent sur la place. Je reste assis en leur compagnie de longues minutes, fait quelques clichés, puis m’éloignent pour leur offrir quelques instants de tranquillité avant l’arrivée des premiers randonneurs qui dégustent un thé bien mérité près du Soillat. Il est temps de redescendre et d’attaquer une journée de travail ordinaire qui ne pouvait pas mieux commencer…
Val-de-Travers, le 5 octobre 2014
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