Les feuilles rouge, jaune, orange, colorant la cime des arbres, la douce musique des feuilles mortes crissant sous le pied, l’air frais du matin rappelant que l’hiver approche… Pas de doute possible, l’automne est de retour.
Entre-saison agréable entre l’été qui s’en va et l’hiver qui attend, l’automne est la saison des champignons. En baissant la tête, on remarquera un petit monde de mycètes surprenant par sa diversité de formes, de taille, et, pour les plus avisés d’entre nous, de saveurs. Si l’emblème des gourmets est sans conteste la morille (ou la truffe), il en existe un reconnaissable parmi tant d’autres: l’amanite tue-mouche. Son chapeau rouge vif tacheté de blanc attire immédiatement le regard, mais son nom inspirera la prudence à tout amateur de risotto tenté de la cueillir.
Bien que l’automne favorise l’apparition des champignon, il coïncide également avec le retour en forêt d’une autre espèce moins sympathique. À l’instar de l’amanite tue-mouche présentée ici, ils sont invisibles toute l’année et ressurgissent irrémédiablement lors de la chute des feuilles. La forêt d’habitude si calme sont alors déchirées par le tonnerre d’automne, déclanché par les disciples de Saint-Hubert venus « prélever » chevreuils, chamois ou autres sangliers.
Année après année, le naturaliste qui apprécie de passer du temps en compagnie de la faune sauvage doit irrémédiablement se rendre à l’évidence: la confiance gagnée progressivement au fil des rencontres est irrémédiablement perdue, faute à certains de ses semblables venus rappeler à la nature que l’homme n’est pas bon pour elle. Pour le photographe, les images se font rares alors que les décors et les lumières automnales sont magnifiques. Les chevreuils ne sortent de la forêt que quand la lumière à presque disparue, le renard longe les haies pour ne pas se faire voir, le chamois ne se rend plus dans le pré où on l’observait si facilement quelques mois avant. Ont-ils été « prélevés » ou se terrent-ils simplement dans la forêt jusqu’à la nuit tombée? La réponse tombera dans quelques mois, quand le tonnerre d’automne sera appaisé et que la neige fera son retour. Ce sera alors l’occasion de regagner la confiance de la nature sauvage et de rapporter quelques images. En attendant, il reste les champignons…
Neuchâtel, le 25 octobre 2013
Comment
La saison que je deteste le plus je hais ses chasseurs équivalent à des criminels pour moi .