Extrêmement discrète sur les crêtes du Jura neuchâtelois durant l’année 2016, l’hermine a attendu les derniers jours de décembre pour se montrer à nouveau face à l’objectif. C’est lors d’une balade dans un pâturage boisé situé quelque part entre la réserve du Creux-du-Van et le Val-de-Travers, que le petit mustélidé a fait son apparition. L’endroit offrait le gîte et le couvert à la petite chasseuse: un petit bois situé non loin, quelques tas de pierres et de branches disséminés ça et là, et un champ recouvert de dizaines de taupinières et de sillons de campagnols.
L’hermine ayant pris l’habitude de me poser des lapins, j’ai scruté le champ sans trop y croire jusqu’à ce qu’une petite tête blanche émerge furtivement d’une galerie de campagnol. Une deuxième apparition quelques minutes plus tard ne laissait plus de doute: l’hermine a bien pris ses quartiers dans ce champ.
En espérant pouvoir l’observer un peu mieux et peut-être réaliser quelques images au passage, je m’allonge non loin de là pour observer son manège. La belle hésite beaucoup en ne sortant que brièvement la tête pour scruter les environs. Entièrement blanche depuis quelques semaines (à l’exception de sa truffe, de ses yeux et du bout de sa queue qui restent noirs toute l’année), elle se sait vulnérable à découvert tant que les flocons blancs n’auront pas fait leur apparition.
L’hermine blanche aura attendu les derniers instants de l’après-midi pour sortir enfin entièrement de son abri. Quelques pas rapides, une chandelle et hop la voilà repartie pour de bon. Les quarante-cinq secondes durant lesquels l’hermine s’est laissée photographier ont largement récompensé les trois heures d’attente à plat ventre dans un champ gelé. J’attend maintenant avec impatience de pouvoir recroiser sa route sur un lit de neige…
Val-de-Travers, le 8 janvier 2016
Lien vers le Portfolio consacré à l’hermine…
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