En balade le long d’un chemin au bord duquel un groupe de chamois vallonier a ses habitudes hivernales depuis plusieurs années, j’ai eu grand plaisir à les retrouver à l’endroit habituel cette année. Bien occupés à brouter les rares herbes dépassant du manteau blanc à une cinquantaine de mètres de ma position, ils ne m’ont accordés qu’un bref regard avant de se concentrer sur leur repas du jour. Trop haut, trop loin, les conditions n’étaient pas réunies pour réaliser une image, et une approche en terrain difficile les aurait fait fuir. Peu importe, le moment est beau et le plaisir de les admirer suffit amplement.
Après quinze bonnes minutes d’observation, un bruit répété en contrebas a attiré mon regard. Serait-ce le troglodyte mignon hyperactif qui chante à tue-tête dans le petit ruisseau, ou les mésanges charbonnières qui vont et viennent d’arbres en buissons?
A environ cinq mètre, bien caché derrière un monticule de neige se trouvait un jeune chamois de l’année qui a choisi de brouter un peu à l’écart du reste de son troupeau. Concentré sur son repas, il s’est tout d’abord matérialisé sous forme d’un petit monticule à la robe noire avant de regarder discrètement dans ma direction. Une fois l’intrus identifé, le cabri s’est redressé durant quelques minutes pour bien me cerner. Ce n’est bien sûr que de l’antropomorphisme primaire mais sur la dernière image, on jurerait qu’il sourit à l’objectif… Le photographe figé de l’autre côté de la lentille avait en tous cas le sourire suite à cette rencontre inattendue offerte par dame nature.
Val-de-Travers, le 15 février 2015
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