Avec l’arrivée des premières journées caniculaires, je vous propose de partager un instant de fraicheur vécu au mois d’avril de cette année en compagnie des marmottes du Jura.
Bien que l’hiver n’ait pas été très intense cette année, les marmottes ont sagement patienté jusqu’à la mi-avril pour sortir de leur torpeur hivernale. Arrivé à l’aube, je m’installe discrètement et attend de voir dans quel terrier les marmottes ont choisies de passer la nuit. Après une petite heure d’attente, un premier museau curieux fait son apparition juste en face de ma tente d’affût. La marmotte observe longuement les alentours avant d’être rejointe par deux congénères. Les petits rongeurs restent de longues minutes sur la bouche du terrier et scrutent attentivement les environs. Le passage au loin d’un milan royal les fait s’éclipser un court instant, mais l’envie d’aller grignoter quelques crocus est trop forte… Les trois petites bouilles ressortent rapidement et la marmotte la plus courageuse (ou la plus gourmande?) se lance à l’assaut d’une bande de neige tombée la veille pour aller cueillir des crocus.
L’arrivée d’une buse variable n’échappe pas à l’œil affuté de la jeune guetteuse qui siffle de manière répétée pour mettre en alerte ses congénères. Les marmottes ont un code bien défini: un sifflement unique signifie qu’il faut se mettre à l’abri de toute urgence. Plusieurs sifflements répétés indique la présence d’un danger potentiel et qu’il faut garder l’œil ouvert. Une marmotte qui s’était un peu trop éloigné traverse en courant la neige fraiche pour se rapprocher du terrier. Le danger s’éloigne et les marmottes reprennent leurs activités jusqu’à la prochaine alerte…
Val-de-Travers, le 11 juin 2017
« L’arrivée d’une buse variable n’échappe pas à l’œil affuté de la jeune guetteuse qui siffle de manière répétée pour mettre en alerte ses congénères. »
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