Dans les pâtures jurassiennes fauchées de frais, un habitant n’attend que le crépuscule pour aller inspecter les champs à la recherche d’un bon repas. Avec l’avancée de l’été, les renardeaux deviennent voraces et quémandent de plus en plus de campagnols. En bons parents, madame et monsieur goupil s’activent pour satisfaire les papilles de leur progéniture.
En fin limier, le renard parcoure méticuleusement les champs l’oreille tendue. Au moindre bruit suspect venant des entrailles de la terre, il se fige et n’attend que d’apercevoir les moustaches d’un rongeur pour lui bondir dessus. Le rituel de chasse du renard est immuable: il penche légèrement la tete sur le côté d’un air désintéressé, se regroupe, puis bondit comme un diable sorti de sa boîte dans un gracieux ballet aérien. Cette technique de chasse s’appelle le mulotage.
Souvent observé de loin en balade ou à l’affût, je n’ai pu immortaliser une scène de mulotage qu’une seule fois, l’automne dernier dans la vallée de la Brévine. A défaut de nouvelles images, je vous propose une plongée dans les archives pour illustrer le journal à l’apparence revue et corrigée.
Val-de-Travers, le 20 décembre 2015
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