Avec le retour de la fraîcheur automnale, les pâturages boisés du Val-de-Travers se recouvrent parfois d’une douce brume aux extrêmes de la journée. Ce délicat manteau blanc qui s’ouvre et se ferme au gré des vents crée des ambiances féériques incitant à la méditation.
Perdu dans la brume immaculée, l’œil affuté croit parfois reconnaître un renard futé ou un chamois égaré. Ces derniers se transforment malheureusement souvent en branche morte ou en touffe d’herbe au gré du vent. Le dicton disant que l’homme voit ce qu’il veut voir, plus qu’il ne voit ce qui est vraiment prend tout son sens dans les brumes ouatées de ma belle vallée.
L’aboiement rauque et caractéristique du chevreuil ne laisse pas de place au doute: un cervidé se trouve dans les parages. Reste à savoir où se cache ce sonore mirage… C’est près de la forêt qu’il se dévoile discrètement. Juste le temps de faire un cliché et le voile blanc est déjà retombé sur le brocard empressé. Il ressortira du bois quelques instants plus tard pour rejoindre une chevrette au cœur du brumeux pâturage. Une petite course-poursuite en souvenir du rut estival et il est déjà temps de se concentrer sur le gagnage vespéral.
Le calme retombe sur le pâturage, le moment idéal pour plier bagage. Un dernier coup d’œil dans l’ombre du soir permet d’entrapercevoir un fantôme majestueux qui se fait bien rare. Était-ce une réelle apparition ou seulement le fruit de mon imagination? Mystère…
Val-de-Travers, le 11 novembre 2018
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