Brocard sous une fine pluie de printemps
S’installer quelque part, se faire discret et attendre patiemment la venue des habitants de la nature. L’affût est la technique la plus efficace pour espérer faire de belles observations sans dérangement et avec de la proximité.
Souvent, l’affût est infructueux. Les animaux n’ont pas toujours les mêmes idées que les hommes souhaitant venir les observer.
Parfois, les caprices du vent transforment un affût qui s’annonçait bien en un affût désastreux, où les odeurs humaines que l’on pensait chassées loin derrière nous finissent droit dans les narines des mammifères épiés.
Rarement, les éléments s’alignent, et la rencontre tant espérée, celle où l’animal s’approche à quelques mètres sans soupçonner la présence du photographe, se produit.
Exceptionnellement enfin, un détail inattendu, un comportement particulier ou une scène de vie rare s’ajoute pour parfaire le tableau.
Ce soir de mai pluvieux, j’ai eu la chance de croiser le chemin d’un petit groupe de chevreuils qui broutait au loin. Deux brocards ont décidé de se dégourdir les pattes en se courant après. De fil en aiguille, l’un d’eux s’est approché à quelques mètres de moi. Une fine pluie tombait alors, ce qui créait une ambiance douce et paisible caractéristique des soirées printanières humides de ces dernières semaines.
A l’ère des réseaux sociaux où des images parfaites défilent puis disparaissent aussi vite dans les limbes de l’oubli numérique, je ne sais pas si ces quelques clichés sont ordinaires, rares ou exceptionnels. Pour ma part, je trouve que chaque rencontre avec la nature sauvage est un moment d’émerveillement riche en émotions fortes. Je suis donc très heureux de partager ces belles images avec les quelques visiteurs qui sortent encore des sentiers battus des réseaux sociaux pour venir se perdre sur le site d’un naturaliste passionné.
Les crêtes du Jura Neuchâtelois, mai 2024
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