En ce doux soir de juillet, les astres étaient alignés pour passer quelques instants au cœur de la nature neuchâteloise. N’ayant eu que peu de temps pour repérer les endroits fréquentés par la faune ces derniers mois, je me suis rendu dans une clairière qui m’est chère, où j’ai fait de belles rencontres par le passé.
Arrivé sur place, je constate qu’une partie du champ est resté en jachère. Les herbes hautes qui ont bien séché offrent un joli panel de couleurs chaudes. Je m’installe en espérant la visite d’un habitant de la forêt.
Quelques minutes après avoir déplié le trépied, un jeune renard sort du bois et s’avance droit sur moi. A cette distance, il n’est pas possible de bouger sans se faire remarquer. Le goupil est de toute manière trop proche pour espérer une image nette avec un objectif de 500mm. J’admire les nuances de roux dans sa belle robe agitée par le vent. Le renard passe et s’en va muloter un peu plus loin.
Alors que la soirée avance, un brocard apparait en lisière de forêt. Il secoue vigoureusement la tête et semble nerveux. Aurait-il repéré une chevrette cachée dans le champ en cette période de rut? Il avance prudemment dans ma direction durant une grosse demi-heure. La chevrette convoitée est suivie de deux faons. A la vue du brocard, ils s’en vont rapidement dans un pâturage voisin.
Le chevreuil reprend sa prospection prudente. Il n’est plus qu’à quelques dizaines de mètres quand il remarque une drôle de forme qui n’a rien à faire là. Il me scrute, fait un pas à gauche, deux pas à droite, mais n’arrive pas à m’identifier. Il émet alors un frêle aboiement interrogateur et me fixe durant de longues minutes. Finalement la prudence l’emporte et il décide de rebrousser chemin en direction du couvert forestier.
La soirée aura été belle, et je suis heureux de pouvoir partager quelques images dans ce carnet de terrain.
Canton de Neuchâtel, le 1 août 2023
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