Les hiboux du verger
En cette soirée estivale, alors que la lumière du jour décline doucement sur la vallée, un vieux verger devient le théâtre d’un spectacle naturel captivant. C’est ici, au cœur des arbres fruitiers centenaires, que les hiboux moyens-ducs (Asio otus) s’éveillent et prennent leur envol dans un bal silencieux, marqué par la quiétude crépusculaire.
Le retour à la vie d’un ancien verger
Les vieux vergers à haute tige sont de précieux sanctuaires pour la faune sauvage. Les grands arbres aux branches tordues et parsemés de cavités offrent un abri idéal à une biodiversité insoupçonnée. Mais, à la tombée du jour, ce sont les hiboux qui règnent en maîtres. Leurs silhouettes discrètes se découpent peu à peu dans le ciel pastel, tandis que l’air se charge des premières senteurs nocturnes.
Le chant du crépuscule
C’est au crépuscule que l’activité des hiboux moyens-ducs atteint son apogée. Encore cachés dans les frondaisons du verger, on les entend bien avant de les voir. Leurs hululements sourds, typiques de l’espèce, résonnent entre les troncs, un appel à la chasse et à la communication. Ces rapaces nocturnes profitent du calme qui s’installe pour partir en quête de nourriture, principalement composée de petits rongeurs qui pullulent dans les prairies environnantes.
Une chasse silencieuse
À mesure que la lumière faiblit, un hibou moyen-duc prend son envol avec une élégance fascinante. Ses ailes larges et silencieuses le portent sans effort à travers les branches, glissant presque imperceptiblement à la recherche de sa proie. Sa vue perçante et son ouïe extraordinaire en font un prédateur redoutable, capable de repérer un mouvement infime sous les hautes herbes du verger.
En observant cette scène, l’on se rend compte à quel point cet écosystème ancien joue un rôle crucial pour ces oiseaux de proie. Le verger, dans son état sauvage, offre une réserve naturelle d’abris, de nourriture et de tranquillité. C’est un équilibre fragile que les saisons régissent, et qui, ici, semble s’être perpétué sans intervention humaine.
Une harmonie préservée
La rencontre avec les hiboux moyens-ducs dans ce verger neuchâtelois laisse une impression durable. Ils sont les gardiens de cette vallée, témoins d’un écosystème qui s’adapte aux changements du temps tout en préservant son essence. Ce contact intime avec la nature rappelle l’importance de la préserver, car c’est dans des lieux comme celui-ci que la faune locale trouve encore un refuge.
Les hiboux moyens-ducs, véritables ambassadeurs de la biodiversité nocturne, nous offrent un rappel vivant de l’équilibre délicat entre l’homme et la nature. Dans le canton de Neuchâtel, les derniers vergers deviennent des havres pour cette faune discrète et précieuse qu’il faut absolument préserver. Alors que le soleil se couche, ces gardiens du crépuscule nous invitent à redécouvrir la beauté sauvage qui persiste autour de nous.
Crêtes du Jura Neuchâtelois, août-octobre 2024
Lien vers la coopérative de la Bor, qui soutien les anciens vergers
2 Comments
Magnifique…
Merci 🙂